FLASH 20 ANS #17 : René Le Bihan
Nous voilà à la fin de l’année 2021, et vous avez pu suivre tout au long des derniers mois, les 15 interviews Flash 20 ans de différentes personnalités qui ont façonné, d’une manière ou d’une autre, le club.
Place maintenant à ceux qui, encore là aujourd’hui, en ont bâti les murs, consolidé les fondations.
Voici les interviews toutes spéciales des « anciens »: le club n’aura ensuite plus de secrets pour vous !
Vous l’avez croisé plus d’une fois à la Ricoquais : du haut de ses 73 ans, René Le Bihan est aujourd’hui retraité et vit à Châteaubourg. Il a répondu pour nous, pour vous, à ces quelques questions. Merci René !
Bonjour René, le club fête cette année ses 20 ans.
En quelle année et comment as-tu rejoins le RMH ?
Invité et présenté comme futur bénévole à l’A.G. de l’ASPTT Handball du 14 juin 1999, un conflit éclate entre l’équipe dirigeante et certaines joueuses qui aboutit à la démission des trois principales dirigeantes (entraîneure, secrétaire et Présidente). De ce fait, je me suis retrouvé comme seul et unique dirigeant du club, et de plus même pas élu. Sans encadrement sportif pour l’équipe N2F et dans l’impasse, Pascal BOURGEAIS (alors CTR à la Ligue de Bretagne) prôna pour un rapprochement avec le CPB Rennes afin de créer l’Entente ASPTT/CPB. Si ce projet fut entériné « comme une lettre à la Poste ! » au C.A. de l’ASPTT, Yann FONTAINE (Président) et Gisèle LE TUHAUT durent batailler ferme pour que le CPB accepte que les deux clubs s’associent.
Cette entente ne pouvant durer que 3 ans, un projet fou de création d’un nouveau club est lancé en 2001 par une poignée de passionnés, motivés et inventifs ; projet irréalisable pour certains, jalousé par d’autres, mais déjà soutenu par Rennes Métropole.
Le 27 juin 2001, 13 membres des clubs de l’ASPTT Rennes (Alain GILLES, Clotilde DELONG, Lucie AUBRY et René LE BIHAN), CPB Rennes (Christelle MARCEAU, Gisèle LE TUHAUT et Yann FONTAINE), CMG sur ILLe (Michel DY), CS Betton (Jean-Pierre GUILLOUZOUIC), US Acigné (Murielle GUYOMARD), SEPAL Thorigné-Fouillard (Alain LEMAIRE) et 2 indépendants (André ALAIN et Bernard MONS) se réunissent en A.G. constitutive à Saint-Grégoire (déjà un signe!) et créent le RENNES MÉTROPOLE HANDBALL. André ALAIN en est élu le Président.
Parle-nous de ton passé au sein du club (contexte, rôle, évolution, transitions, etc…)
- Sans siège social pendant 3 ans, éparpillé dans plusieurs salles autant pour les entrainements que pour les matchs, le fonctionnement du RMH fut compliqué et le relationnel pratiquement inexistant entre les équipes du club.
- Officiellement créé depuis 2001, le RMH pouvait enfin jouer sous sa nouvelle identité et ses nouvelles couleurs grises en 2002. Sans créneaux disponibles dans les salles de Rennes, le RMH continuait les entrainements et les matchs à l’ASPTT, mais devait trouver des financements privés pour payer les créneaux alloués.
- Peu de dirigeants les premières saisons, et donc forcément multi tâches à plein temps sauf le sportif, à savoir la logistique du club, les commandes de matériel et équipements sportifs, l’organisation des transports, recherche de partenaires privés, photographe, trésorier, communication, etc… mais toujours avec passion et motivation comme au 1er jour.
- Pour faire face au développement du RMH de saison en saison, l’organisation du club s’est étoffée par l’arrivée de nouveaux bénévoles aux compétences appréciées, ainsi que l’embauche de salariés à des postes clefs.
- Deux évolutions importantes dans l’histoire de RMH :
> Fusion avec l’US Acigné en 2006 et transfert des matchs à la salle Rapatel.
> Création du SGRMH en 2012 et arrivée à la Ricoquais.
Parle-nous de ton présent au sein du club 🙂
Touché durement par la maladie pendant deux ans, et contraint de me limiter au télétravail, je reprends progressivement cette saison mes activités avec enthousiasme.
Qu’est-ce que le club représente pour toi aujourd’hui ?
Le RMH, c’est comme une grande famille avec des adhérents et des partenaires, des liens et des amitiés qui se créent, et aussi des rencontres et des retrouvailles au hasard des matchs. C’est également être présent pour encourager, consoler et partager les bons comme les mauvais moments avec les équipes.
En regardant en arrière, que peux-tu dire de l’évolution du club sur ces 20 années ?
- L’évolution du RMH a été progressive et régulière autant pour la formation que pour l’équipe fanion que j’espérais secrètement voir au mieux en N1F, une accession en D2F étant alors utopique …☺
- Le RMH en 2001, c’était 50 licences, 3 équipes et l’équipe fanion en N3F.
- 20 ans plus tard, c’est un club de 250 licenciés, une équipe en D2F et la réserve en N1F.
- De quelques bénévoles en 2001, ils sont une cinquantaine aujourd’hui.
Quelle a été la période la plus faste ? la plus difficile ? (coté administratif et / ou sportif)
Périodes fastes :
- Conférence de presse pour le lancement officiel de RMH à Acigné en 2001.
- Inauguration en 2004 de notre premier siège administratif à la maison de quartier de Maurepas.
- Les maintiens et surtout les accessions des équipes (en N1F, puis en D2F) et les titres (N18F championne de France, N3F vice-championne de France) sont toujours des moments de grande joie collective, de fierté, d’intense émotion, voire d’euphorie communicative.
- Les cars bondés de supporters pour encourager l’équipe fanion à Rochechouart, au Havre et d’autres sont des souvenirs qui resteront gravés à jamais.
- La folle ambiance des pots d’après-matchs de Rapatel, les bouteilles de bulles données au compte-goutte et la dernière, qui en fait était toujours ou presque l’avant dernière☺
Périodes plus difficiles :
La saison 2002-2003, trois équipes évoluent enfin sous les couleurs de RMH, mais
- la situation financière du nouveau club est catastrophique, car sans subvention municipale. Malgré notre insistance de versement d’une avance, RMH devra attendre la saison suivante pour bénéficier de sa première subvention de la ville de Rennes (règlement N + 1). Au bord du dépôt de bilan financier, André ALAIN déposa alors un projet structuré et ambitieux au Conseil Général qui reconnut et finança RENNES MÉTROPOLE HANDBALL comme club d’intérêt départemental, et ainsi RMH fut sauvé !
- La salle de l’ASPTT (dite la patinoire) était utilisée par le basket du samedi midi au dimanche midi. Avant nos matchs du dimanche après-midi, il fallait passer le balai et la serpillière sur les 800 m2 pour la rendre utilisable, voire moins dangereuse.
- Autre moment difficile lors du dernier match de N1F de la saison 2011-2012 contre Bordes qu’il fallait gagner à tout prix pour assurer le maintien, mais il fallait aussi qu’un autre adversaire (Stella ou Bergerac, il me semble) perde. J’avais réussi à joindre le gardien de l’autre salle qui me donnait de temps en temps le score de ce match, qui de plus était toujours favorable à RMH sauf que tout a basculé dans les dernières secondes et on était relégable. Les filles du RMH gagnent facilement leur match, toutes joyeuses et confiantes dans l’attente de l’autre résultat qui tardait à venir. Le sachant défavorable, je n’ai pas osé leur donner car je savais que ça allait déclencher des larmes de déception et de tristesse. Mais il est arrivé quelques instants plus tard, et ce qui devait arriver arriva !
Quel est ton meilleur souvenir au RMH ?
Ce n’est pas un souvenir, mais plusieurs (voir plus haut)
Quel est ton pire souvenir au RMH ? Ou un regret ?
Pires souvenirs, voir plus haut
Un regret, oui même plusieurs, vite effacés pour passer à autre chose et repartir de l’avant.
Qu’est-ce que tu penses avoir apporté au RMH ?
Partir de rien ou presque rien pour créer notre club RMH dans des conditions aussi difficiles et arriver là où il en est aujourd’hui est une vraie satisfaction. Je pense avoir apporté modestement une petite pierre à l’édifice, et je suis fier de tout le chemin parcouru.
Qu’est-ce que le RMH t’a apporté ?
Beaucoup de contacts et d’amitiés crées au fil des saisons. Comme dans le sport, une envie de toujours en faire plus et mieux. Comme dans le sport, un état d’esprit de courage et de volonté qui m’a aidé à surmonter ma maladie. Être en contact permanent avec la jeunesse motive et empêche de vieillir (dans la tête !)
Une personne qui t’a particulièrement marquée ? Pourquoi ?
Ce n’est pas une, mais plusieurs personnes qui m’ont marqué :
- Gisèle venant pourtant du club concurrent pour la suprématie rennaise, mais y voyait là une belle opportunité de développer le handball féminin sur le bassin Rennais. C’est donc Gisèle qui m’a tout appris sur le fonctionnement du handball, moi tout nouveau bénévole néophyte.
- André ALAIN, le premier président du RMH, pour le lancement délicat du club et les cinq premières années difficiles à gérer.
- Deux entraineurs expérimentés que sont Christophe CAILLABET (2001 à 2005) qui a mis en place rigueur et organisation à RMH, ensuite Olivier MANTES (2005 à ce jour) qui a développé et fait progresser le club par son exigence professionnelle (et pas que dans le sportif !) jusqu’à arriver au second niveau national (qui l’eut cru il y a 20 ans ?)
- Le couple GUYOMARD avec Vincent qui a modernisé et apporté de la rigueur dans la gestion financière, mis en place la professionnalisation des cadres et de l’équipe fanion, puis Murielle pour ses actions de communication et de développement des partenariats.
- Grâce à son excellent travail de formation, Antoine FOUCAULT a fait progresser les jeunes catégories avec de brillants résultats en championnat de France N18F.
- Et aussi le président du CPB Rennes Yann FONTAINE qui a œuvré les premières années à la création de l’Entente et la construction de RMH.
En tant que bénévole, qu’est-ce qui te motive le plus dans votre engagement ?
Continuer à donner du temps et le meilleur de moi-même pour faire avancer un projet lancé il y a 20 ans, et pourquoi gravir la dernière marche ?
A quelqu’un qui souhaiterait rejoindre le RMH en tant que bénévole, que dirais-tu ?
Aimer la vie de groupe, savoir partager, avoir la fibre associative, donner sans attendre de retours, etc …
Merci René !